Choisir une VMC

L’apparition des VMC

Avec l’amélioration de l’étanchéité de l’habitat, l’apparition des immeubles modernes, est apparu le besoin de renouveler l’air de locaux de plus en plus étanches par un système ventilé.

Il faut dire que l’air de nos habitations est de moins en moins sain :

– si les règlementations sont de plus en plus contraignantes pour les industries, ce qui contribue à améliorer l’air ambiant, la pollution liée à l’activité humaine est réelle : véhicules, industrie, agriculture… Là où nous sommes basés, il suffit de monter en colline pour voir la crasse dans les vallées pourtant verdoyantes, alors qu’au dessus l’air est limpide. Je ne rentre pas dans le détail des mégalopoles.

– Dans une habitation, il y a aussi les pollutions liées à notre mode de vie :

vu sur Le Point : 10% du poids des oreillers est constitué d’acariens morts ou vivants et de leurs déjections).
selon l’éclairage, on voit que les poussières pullulent, et comme on tend vers la maison étanche.
les meubles en panneaux de particules relarguent des gaz toxiques émanent des colles utilisées dans l’aggloméré. A ce niveau, on peut agir directement par nos choix.

Evacuer l’humidité

Mais les polluants ne sont pas la principale raison de la mise en place de VMC : c’est l’humidité qui en est la cause : celle générée par les points d’eau, par la cuisine mais aussi par la respiration humaine.

Et avant ça ?

Ce qui se faisait avant naturellement par les fuites aux portes, fenêtres, et par les cheminées, puis par de simples grilles dont l’effet variait selon l’exposition au vent, ne suffisait plus pour assurer le confort moderne, contrôlé. On ouvrait aussi les fenêtres pour aérer, on chauffait moins, et on gardait le pull.

Le principe de la VMC

La VMC (ventilation mécanique centralisée) est devenue un incontournable.

La VMC la plus répandue est la VMC simple flux : on extrait l’air (chaud) de l’habitat et on le met dehors. Est-il utile du coup d’avoir rendu portes et fenêtres le plus étanches possible puisqu’on ajoute des ouïes de ventilation aux fenêtres ?

L’air extrait dans les pièces humides est donc remplacé par l’air froid pénétrant par les ouïes des fenêtres des pièces sèches. Ainsi, on dispose d’un air renouvelé/sain en permanence et le système de chauffage assure le confort nécessaire.

Les plus anciens se rappellent sans doute les Schadoks : ils pompaient pour remplir des réservoirs percés, entre autres absurdités.

Les VMC simple flux sont un exemple digne de ces héros : on chauffe l’air de la maison, pour ne pas avoir froid, ensuite, on le pompe pour le jeter dehors, on fait rentrer de l’air froid, qu’on chauffe pour ne pas avoir froid, etc.

Pourquoi les VMC simple flux ne sont-elles pas tout simplement proscrites, tant dans les bâtiments individuels que collectifs ?

Quelle solution de ventilation ?

Dans le neuf, la norme prévoit (encore) des zone ou une VMC simple flux est autorisée : là ou le climat est plus clément, et donc les besoins de chauffage limités. Néanmoins dans certaines de ces zones, le besoin de chauffage reste significatif et cette décision a de quoi surprendre : on n’a pas fait tant de manières pour imposer le double vitrage, et aujourd’hui, personne ne s’en plaint.
La VMC est hygroréglable, les bouches d’extraction limitent le débit quand l’air est sec. Elles n’en restent pas moins simple flux, souvent plébiscitées par les constructeurs/installateurs car moins cher à l’achat, à la pose et donc plus facile à vendre. Elles extraient de l’air chaud qui est remplacé par de l’air froid. En fonction du climat, de l’occupation du local et de son importance, la solution variera idéale sans doute. En auto-installation, la question se pose différemment, et la réponse risque d’être toujours en faveur de la Double Flux.

En rénovation, on a le choix complet de la solution, mais les contraintes d’installation. Dans tous les cas, on améliore l’étanchéité de l’habitat, donc la question du renouvellement d’air se pose.

Aérer à l’ancienne en ouvrant les fenêtres en grand le matin, quand l’air n’est pas trop pollué par les activités humaines, est très efficace : un courant d’air renouvelle rapidement l’air de la maison, ensuite on ferme (rapidement en hiver!) et comme les murs sont restés chauds, l’ambiance se réchauffe rapidement.

Le bilan de cette méthode est moins consommateur que la VMC simple flux qui renouvelle plus de 100 m3 par heure en permanence !

Les VMC double flux

Au niveau des VMC double flux, il en existe de deux types. Selon la manière dont est fabriqué l’échangeur, le rendement diffère :

les échangeurs les plus simples à réaliser sont à flux croisés, ce sont les moins chers et leur rendement normalisé est de l’ordre de 60%.
les échangeurs à flux inversés, plus difficiles à réaliser, sont aussi plus onéreux. Mais leur rendement normalisé est de 92%. Au lieu de jeter 40% de l’énergie par les fenêtres (flux croisés) ou 100% en simple flux, on n’en jette plus que 8, donc 5 fois moins.

Avantage VMC double flux

Vous l’avez compris, la VMC est aujourd’hui un incontournable. Même si les VMC hydro-réglables sont encore autorisées dans certaines zones, à notre avis, c’est une mauvaise économie. Sauf si elle ne tourne que très ponctuellement parce que l’on vit les fenêtres ouvertes.

La VMC double flux permet de plus de répartir la chaleur dans les pièces : en plaçant judicieusement les bouches d’extraction et d’insufflation de la VMC, on crée un balayage d’air des pièces sèches vers les pièces humides. L’air qu’on insuffle ayant été réchauffé par récupération d’une bonne partie des calories de l’air extrait, on homogénéise la température des pièces ne disposant pas de chauffage propre : c’est le cas quand on se chauffe au bois par exemple.

Vous hésitez encore ? Faites l’effort, quitte à décaler la pose de vos panneaux solaires d’une paire d’année si vous avez des contraintes de budget.