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Entretien d’un chauffe-eau solaire

Entretien d’un chauffe-eau solaire

Au niveau entretien d’un chauffe-eau, il convient avant tout de se conformer aux règles en vigueur localement, ainsi qu’aux indications fournies sur les manuels et autres notices des produits.

De manière générale : un chauffe-eau solaire est un produit simple et fiable. Son entretien n’est donc pas très contraignant, et j’ai fait pour ma part comme beaucoup, ce qu’il ne faut pas faire, c’est à dire pas grand chose en huit ans, avant de me réveiller. Mais ne faites pas comme moi : en cas de pépin, je n’aurai aucune garantie fabricant ! Je sais et j’assume.

Voici donc ce qu’il faut faire.

Côté réseaux et accessoires 

Réseau sanitaire

manœuvrez les vannes et soupapes de sécurité du groupe de sécurité sanitaire tous les mois (idem pour toutes les installations d’eau chaude sanitaire, cumulus électrique, ballon thermodynamique, etc) : vous évitez ainsi qu’elles s’entartrent et fuient ou finalement ne fonctionnent plus.

Réseau primaire

Purgez au dégazeur de la station solaire : la première année, il peut y en avoir qui sort régulièrement. Mais à la longue, il devrait ne plus y avoir d’air.

– Pour le circulateur : vérifiez qu’il n’est pas trop chaud , ce serait le signe qu’il y a une bulle dans une partie du circuit ou une fuite et que le fluide ne circule plus. Dans ce cas faites monter la pression et purger. Vérifier que la pression ne diminue pas.

– Pour la régulation : vérifier que les paramètres sont corrects (si personne n’a joué avec et qu’il n’y a pas eu d’orage, normalement, c’est bon). Vérifiez que les températures annoncées par les sondes sont réalistes et conformes (s’il y a un faux contact, ou une sonde défectueuse, la valeur affichée sera visiblement fausse). Vérifiez qu’en fonctionnement, les écarts de température panneaux/ballon sont similaires à ceux de la mise en service. Lorsque le système fonctionne bien, l’écart de température doit être de l’ordre de 10°, maximum 20° selon les régulations en plein soleil, minimum 4°, à ce niveau il peut s’arrêter.

L’appoint électrique : s’il existe, assurez-vous que votre chauffe-eau solaire fonctionne normalement, côté solaire comme côté appoint. Si vous laissez l’appoint en service en permanence, il est possible que vous ne vous rendiez compte qu’à retardement d’un dysfonctionnement du solaire, alors déconnectez-le … et bien souvent vous attendrez pour remettre l’appoint le prochain jour de mauvais temps !

– Le vase d’expansion : On ne vérifie pas le vase d’expansion. Par contre, on vérifie que la pression de fonctionnement à froid est de l’ordre de 0.3 bar supérieure à la pression du vase lors de sa mise en service. Ainsi on est certain qu’il contient du glycol et qu’il pourra jouer son rôle de stabilisateur de pression quelle que soit la température.

Côté liquide caloporteur

-Vérifier la pression, bien sûr à faire le matin ou le soir, quand il n’y a plus de soleil. Elle doit être stationnaire, sauf bien sur pendant la phase de dégazage, les premiers jours puis mois, ou elle baissera légèrement. Une fois cette période passée, si la pression baisse , il faut rechercher la/les fuite/s, régler le problème, et remonter la pression par ajout de glycol.

– s’assurer qu’il reste du glycol dans le vase : normalement, si vous mesurez la pression du vase par sa valve, elle doit correspondre à la pression indiquée par le manomètre de la station et fluctuer avec lui. Si elle ne bouge pas et que la pression indiquée par le manomètre de la station solaire varie beaucoup entre jour et nuit, il manque de glycol dans le vase, donc dans le réseau. Il faut purger le réseau de l’air qui s’y est probablement introduit et rajouter du glycol.

– s’assurer de la qualité de l’antigel et de sa tenue au froid: voyez ici. Bien sûr, si vous êtes dans une région où la température descend fréquemment au dessous de -15°c, ne vous contentez pas d’un test rudimentaire de l’état de l’antigel. Vous trouverez sur internet des réfractomètres qui permettent de lire directement la protection antigel. Dans les cas où la protection reste suffisante (bords de mer en zone très tempérée), on réguler le pH en ajoutant de la soude (astuce communiquée par un ancien d’un bureau de contrôle, pour éviter de changer la totalité du glycol dans des installations collectives). Voir aussi le guide du Grenelle de l’environnement ci-dessous, plus expéditif.

– Si vous fonctionnez en auto-vidangeable , assurez-vous que le système est étanche à l’air, car ce dernier créerait une rouille de l’échangeur. Au contact de l’air, l’eau se recharge en oxygène qu’elle va perdre en rouillant l’acier du serpentin/échangeur. L’intérieur de l’échangeur étant en acier non émaillé, il n’y a aucune garantie contre la corrosion due à une installation mal conçue. Ne renouvelez pas cette eau qui s’est forcément chargée de rouille lorsqu’elle a été mise en place, jusqu’à ce qu’elle se ‘stabilise’.

Côté panneaux

– s’assurer de leur bonne fixation en toiture, au mur ou au sol, à l’installation et 15 jours après. Ensuite, il est prudent de vérifier périodiquement. Les préconisations que doivent respecter les installateurs Qualisol sont d’un contrôle annuel.

Côté ballon

– s’il est alimenté en eau du réseau public d’adduction d’eau sanitaire, il faut s’assurer de l’état de l’anode qui protège le ballon de la corrosion. Il y a une méthode de contrôle visuel, que je conseille de réaliser au bout d’un an, ça permet de vérifier la valeur de l’intensité de la deuxième méthode, plus rapide et sans démontage, qui m’avait été fournie par un fabricant. Cette dernière reste à valider par les autres; pratiquement, si l’on voit que le courant a diminué de moitié, je pense qu’il est raisonnable d’ouvrir pour vérifier et nettoyer l’anode.

Dans le cas d’utilisation d’eau de puits ou de pluie, soyez vigilant, les deux peuvent être très corrosifs, les conditions d’utilisation ne sont pas des conditions ‘habituelles’, raccourcissez les intervalles de contrôle.

Côté réseau électrique

Ce contrôle n’est pas spécifique aux chauffe-eau solaires qui au contraire limitent l’utilisation d’électricité, il devrait être généralisé à tous les réseaux de prises et d’équipement de puissance (clim, PAC, fours, chauffe-eau électriques et y compris appoint électrique d’un CESI…)

Dans toute installation électrique, il arrive que les connections se desserrent : bien pincées au niveau des prises ou des disjoncteurs, lorsque les fils chauffent, ils sont petit à petit écrasés par les vis et finissent par prendre du jeu. Une vérification annuelle est obligatoire dans les entreprises. Quelle que soit leur consommation électrique, rien n’est exigé chez les particuliers, à croire que les vis des connecteurs tiennent mieux ! 

J’en ai fait par deux fois l’expérience : une première fois, la prise sur laquelle était branché mon lave vaisselle était devenue noire, à force d’étincelles, et le plastique était carbonisé, la prise avait dix ans. Mais cachée derrière la machine, il a fallu un démarrage au calme pour entendre un bruit bizarre et se pencher sur le problème. 

Du coup, quand je suis repassé chez des amis pour qui j’avais fait une installation électrique , j’ai pris le tournevis : toutes les vis recevaient tranquillement leur 1/8ème ou leur 1/4 de tour sans serrage excessif. Ce test m’a permis de voir que les fils avaient travaillé. On ne peut pas se contenter de resserrer les vis car on finit par écraser le fil et le casser. Il faut donc ressortir les câbles, les raccourcir et dénuder à nouveau pour le serrer sur une zone intacte. Et bien sûr, avant de faire tout ça, vous avez pensé à couper l’alimentation générale…

Et pour ceux qui veulent en savoir plus, les puristes et les pros, et aussi pour les installations en collectif,  une approche intéressante de l’entretien d’un chauffe-eau solaire :

– celle du Costic , avec un guide complet à destination des pros de l’entretien  et de la maintenance,

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