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L’offre d’électricité verte : greenwashing ou vraie renouvelable ?

Les offres d’électricité verte se multiplient.

Les sites nous vantent les valeurs morales des entreprises, engagées dans la transition énergétique, les pages sont jeunes, les images sont cool, les vidéos convaincantes, la peinture bien verte, bref, tout le contraire de notre site (j’en conviens, à ce niveau, on est un peu des brontosaures) au point que si on n’y est pas déjà, on se demande comment on a fait pour passer à côté. Tellement qu’on ne peut éviter de se demander si le monde est vraiment si vert ?

Alors, l’électricité verte, vraiment verte ou tendance arnaque ?

Un excellent reportage du média Actu Environnement est disponible sur Youtube et nous éclaire sur le sujet : Les offres d’électricité verte sont-elles crédibles? (35 minutes), avec l’ADEME, Enercoop et Greenpeace. Il date de 2019.

En voici le résumé :

En Europe, le marché a été structuré de la manière suivante : des certificats d’origine peuvent être vendus par les producteurs, pas forcément avec leur production. Pour avoir le droit de prétendre vendre de l’électricité verte, il suffit d’avoir acheté des certificats d’origine, on peut ensuite les adosser à l’électricité la moins chère et la plus sale. Le prix au moment du reportage se situent entre 40 et 50 euro du MWh pour l’énergie classique (charbon, nucléaire) et à 2 euro/MWh pour le certificat d’origine. On peut donc vous vendre de l’électricité verte à 42 euros du MWh alors que le coût à l’époque est de l’ordre de 60 euros/MWh pour la vraie électricité renouvelable. Du coup, certaines offres d’électricité verte sont moins chères que de l’électricité traditionnelle moins polluante … Vous avez suivi ?

Greenpeace a donc fait le travail pour vous dire quels sont les fournisseurs qui jouent le jeu : à l’époque, il y en a 3 : Energie d’ici, Enercoop et Ilek.

Depuis, ce reportage basé sur la situation en 2017, la liste a évolué : Planète Oui , Enercoop, Urban Solar donc on vous parle dans la rubrique batterie virtuelle, Ilek et Plüm Energie sont des fournisseurs ‘labellisés’ sur la base de leurs prestations 2019. D’autres sont en bonne voie, à la traine ou carrément mauvais : la liste est ici.

Avec un contrat d’électricité verte, est-ce que je consomme de l’électricité verte ?

En fait, dans le réseau public, tout se mélange. L’électricité que vous consommez provient d’abord du producteur le plus proche. Et c’est tant mieux, car durant le transport, on peut perdre en effet Joule (échauffement à cause de la résistance des câbles) jusqu’à 15% de l’énergie.

Les fournisseurs garantissent qu’ils injectent sur le réseau ce que vous avez acheté, mais les électrons, eux, choisissent le chemin le plus court.

Ce que garantissent en plus les fournisseurs comme Enercoop, Urban Solar, Planète Oui, Ilek et Plüm, c’est qu’ils achètent dans l’année autant d’énergie renouvelable qu’ils en vendent. Mais la plupart du temps, ils doivent eux-mêmes revendre le surplus de consommation qu’ils ont en période de surproduction et racheter sur le marché de l’énergie au moment où vous en avez besoin.

Pourquoi ? Parce que vous ne consommez pas leur énergie forcément quand ils la produisent.

Même en imaginant que vous consommiez régulièrement votre énergie au cours du temps :

– avec du photovoltaïque, vous produisez exclusivement le jour et beaucoup plus en été,

– avec de l’éolien, vous produisez quand il y a du vent,

– avec une usine marémotrice, la production est lié au cycle des marées et aux coefficients, par rapport aux deux énergies précédentes, elle permet néanmoins de décaler légèrement la production par rapport à la marée,

– avec de l’hydraulique, vous avez la seule (ou presque, voir ci-dessous) énergie renouvelable disponible au besoin, sous réserve que les précipitations aient été suffisantes (il y a quelques années, en Norvège, pays qui dispose de ressources importantes en hydroélectricité, un manque de précipitation a largement perturbé les approvisionnements du pays),

– en combinant une énergie renouvelable aux stations de pompage-turbinage, dont le rendement atteint aujourd’hui presque 50%, on a la seule autre possibilité de fonctionner exclusivement en énergie renouvelable, mais à un coût cette fois plus élevé (pertes liée aux rendement, coût de l’installation de pompage turbinage),

Il est donc la plupart du temps nécessaire de faire appel à d’autres ressources.

Pour faciliter la vie de votre fournisseur et fluidifier la demande, on pourra adopter une démarche identique à celle de l’autoconsommation : centrer autant que possible sa consommation pendant que l’énergie est produite.

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